En 2010, on découvrait Phil Gone (alias Gary War), à travers son album « New Raytheonport ». Et pour dénicher des informations à son sujet, il fallait racler les fonds de tiroir sur le net. Faut dire aussi que le gaillard aime brouiller les pistes. Comme il apprécie mélanger les styles. Mais on ne peut pas dire que cet elpee lui a ouvert les portes de la notoriété. Faut dire aussi que sa musique n’est guère accessible. Moins d’un an plus tard, le New-Yorkais publie un Ep. Intitulé « Police Water », il est paru chez Sacred Bones, un label new-yorkais pratiquement inconnu. Et apparemment, l’Américain vit, toujours au fond de sa tanière, isolé du monde extérieur.
Découpé en neuf plages, cet Ep s’enfonce un peu plus dans le psychédélisme expérimental. Et pour la circonstance, il a incorporé des sonorités de claviers eighties. Pas new wave, mais plutôt disco kitsch. A paillettes, si vous préférez. A moins qu’elles n’évoquent, pour vous, la série Star Trek. C’est selon. Méconnaissable, la voix de Phil Gone est noyée sous une montagne d’effets. Quant aux mélodies elles sont tout aussi étouffées. Mais le mal dont souffre « Police Water » est bien plus grave : la monotonie. Les morceaux se suivent et se ressemblent. D’abord, on s’ennuie ferme, puis un certain agacement commence à vous envahir. D’autant plus que l’expression sonore de Gary War est loin d’être apaisante ; elle taperait même sur les nerfs.
L’Américain est pourtant talentueux et est donc capable de beaucoup mieux. Retour précoce ? Peut-être ! On attendra donc la sortie de son prochain album pour voir si « Police Water » n’était qu’un accident de parcours.