Après Pneu, Chevreuil et Tormenta, Zeus ! vient grossir la liste des duos qui pratiquent un math-rock déstructuré et déjanté. Mais à contrario de toutes ces formations hexagonales, les deux compères nous viennent tout droit d’Italie, de Bologne pour être précis ; et, ils ne sont pas signés chez African Tape!, mais sur le label italien Bar La Muerte (Le Singe Blanc, …) Luca Cavina et Paolo Mongardi n’en sont pas à leurs premières expériences musicales, puisque le premier a participé à l’aventure de Calibro 35 (rare groupe italien à avoir sévi quelque temps chez Sub Pop), tandis que le second a fait ses classes au sein d’un groupe électro pop, II Genio.
Autre différence, chez Zeus ! la guitare a été remplacée par une basse. Alors drum & bass ? Pas vraiment, puisqu’au fil de l’opus, la solution sonore est en constante évolution. Les premiers morceaux durent à peine trois minutes et sont le théâtre d’un défoulement intégral de la part des péninsulaires. Mais progressivement, les plages s’allongent pour finir par atteindre les sept minutes. Des compos au cours desquelles riffs hypnotiques et martèlements frénétiques lorgnent manifestement vers l’univers de Shellac. Mais hormis la réduction de six à quatre cordes, le résultat souffre quand même d’un manque d’originalité. Et commence même, tout doucement, à me fatiguer. Je crains même fort que la formule duo soit à bout de souffle. Ils sont déjà loin les débuts de Chevreuil (NDR : c’était en 1998) dont les frémissements sonores soufflait un véritable vent de fraîcheur. Aussi, aujourd’hui, si vous êtes toujours accros aux duos basse/batterie, pas besoin de courir jusqu’en Italie, Casse Brique fait largement l’affaire.