Mark Hummel est originaire de New Haven, dans le Connecticut. Après avoir opéré un crochet via Los Angeles, il s'est établi du côté de Berkeley. Où il vit depuis une trentaine d'années. Il a fréquenté successivement Mississippi Johnny Waters et Sonny Lane, avant de fonder ses Blues Survivors. En 1980. Cinq ans plus tard, il commet son 1er album : "Playing in your town". "Golden state blues" constitue plus que probablement son 8ème elpee solo. Il fait suite à "Lowdown to uptown", paru en 1998. Mark est ici bien entendu entouré de ses fidèles Blues Survivors : Steve Wolf à la basse, Marty Dodson aux drums et le guitariste Charles Wheal. Lors des sessions d'enregistrement, qui se sont déroulées dans les studios californiens de Pacifica, il a bénéficié de la collaboration de quelques amis ; en l'occurrence le réputé Steve Lucky aux claviers ainsi que John Firmin et Robb Sudduth aux saxophones.
En ouverture, toute l'équipe s'attaque avec un réel bonheur à "Beepin' on me", un instrumental qui laisse déjà éclater tout le talent de Mark. Même s'il a longtemps vécu en Californie, l'artiste puise son inspiration essentiellement du côté de Chicago ; et en particulier chez Muddy Waters, Little Walter et James Cotton. Pourtant, son style trempe bien dans la West Coast, tout de jump vêtu, pour attaquer "Honey Do woman". Il bénéficie de la collaboration de deux nouveaux invités, les guitaristes géniaux MM Rusty Zinn et Anson Funderburgh, pour interpréter ce fragment écrit par Sonny Rhodes. Tout est parfaitement en place. L'ambiance tout à fait relax. Anson le Texan est toujours au poste pour attaquer "Right back where I started", un blues lent, plus proche du Chicago classique. Lucky tapote ses ivoires pendant que Hummel dispense un solo hyper émouvant sur l'instrument chromatique. Beau à pleurer ! Rien n'est à jeter sur cet excellent album. La voix nasillarde de Mark lui colle bien à la peau. Elle est soutenue par le sax de John Firmin sur "Don't know what to do about you". Une plage rythmée sur laquelle Charles Wheal démontre tout son talent sur les six cordes. Tellement proche de l'univers personnel de Jimmy Reed, le rythmé "Please" marque un retour à Chicago. L'harmonica pousse dans les aigus pendant que Zinn et Funderburgh s'échangent des phrases sur ce thème familier. "Sometimes baby" est un slow blues brûlant, discrètement cuivré. Le jump et le swing bien californiens reviennent chez "Baby I'm mad with you", un titre qu'il interprète sur scène depuis vingt ans. Enlevé, "I don't know" lui va à ravir. La section rythmique est à la fois légère, sautillante et surtout efficace. Il adapte, d'une manière très personnelle le rocker "Linda Lu" de Ray Sharpe. Une version excellente au cours de laquelle tout s'emboîte tellement facilement. "Blue Jimmy" est un instrumental jazzy dédié à la mémoire de son ancien batteur, Jim Overton. Ce très bon album se clôture dans la joie, par un rock'n'roll vigoureux, dont le thème est inspiré par une gare traversée lors de de leur périple en Suède : "Stockholm train". Un titre qui redémarre en instrumental, après une vingtaine de secondes d'arrêt, sur un tempo infernal du chemin de fer! Mark Hummel ne chôme pas. Il vient d'organiser, au cours de ce mois de janvier, la douzième édition des fameux Blues Harp Blowouts! Un rendez-vous destiné à rameuter, sur la même scène, ses amis souffleurs. Pour la circonstance, James Cotton, Paul de Lay, James Harman, et un certain Junior Watson à la guitare ont répondu présent. Double Mark!