J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi notre sympathique rédac-chef, qui d’habitude distribue les Cds à chroniquer en fonction des goûts et des connaissances musicales de chacun, a pu croire un seul instant que je puisse trouver un intérêt dans la musique de Demian Clav. Il faut dire, pour la défense de notre boss, que le label Priskovenie a un peu brouillé les pistes en qualifiant cette musique de ‘gothique/progressif/néo-classique’. Il est vrai que ces trois termes associés au mot ‘Métal’ auraient probablement éveillé mon attention.
Votre serviteur, fan de musiques énergiques en tous genres, essaye donc de garder les yeux ouverts en écoutant le second album de ce duo nantais constitué de l’énigmatique JCW au chant, aux guitares et aux claviers et de JCW à la batterie et aux claviers.
« Wisteria Lodge » est un concept album inspiré par l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle et plus précisément par l’une des aventures de Sherlock Holmes intitulée ‘The Adventures Of Wisteria Lodge’. La musique sombre et mélancolique de Demian Clav est, sans conteste, très adaptée au contexte mystérieux et romantique de cette histoire. « Wisteria Lodge » s’écoute d’ailleurs comme on regarde un film. Enfin, comme un aveugle regarderait un film puisque, malheureusement, nous sommes privés de support visuel.
« White Mirror », le premier morceau de la galette ouvre l’appétit. LSK y chante. Et le gaillard a une très jolie voix. Si je souligne le fait, c’est que, par la suite, le Nantais se contente le plus souvent de parler. Et c’est vraiment dommage. La guitare électrique est transcendante. Un solo superbe. Rien de tel pour me titiller les sens. C’est un rien progressif et la plage me fait même un peu penser au Bowie des seventies. Néanmoins, même si l’on est un vulgaire fan de métal, c’est plutôt un gage de qualité.
Malheureusement (pour moi), la suite n’est pas vraiment du même acabit. Demian Clav s’embarque, dès le second titre, dans un style musical se rapprochant plus de la pseudo-musique classique ou de la BO du film d’épouvante que du rock véritable. LSK y déclame son texte d’une voix morose et déprimante. Un chant féminin occasionnel, des effets sonores, un violoncelle et des chœurs viennent enrichir les compositions. Alors oui, c’est beau. C’est même romantique. Gothique. Mélancolique. Mais c’est aussi déprimant et parfois même un peu ennuyeux.
Bien torché, mais à éviter si vous êtes dépressif ou hard rocker.