Cet album a été enregistré au cours des derniers jours de l'année 2007, au sein du studio Pacifica, à Culver City, près de Los Angeles. Il n'est sorti que durant l'été 2009. Née en 1998, cette formation avait commis un premier opus en 2001, intitulé "Big Fat mama", mais sous le patronyme de Pork Chop Tom & Nighttrain. Et un second en 2004, "On the right track". De son véritable nom Tom Gonzales, Pork Chop Tom en est le leader. Agé de 42 balais, il est chanteur et harmoniciste. Il est soutenu par le guitariste Joe Conde, le bassiste Kenny Huff et le drummer Mark Vasapolli.
L’elpee s’ouvre par "Four eyed Jack", un blues de bonne facture et bien rythmé. Joe y célèbre son riff. Tom ne dispose pas d’une voix transcendante, mais elle colle bien à son répertoire. Joe tire déjà son épingle du jeu lors de cette mise en bouche. Les échos réverbérés des bayous louisianais hantent "Ride in my Coupé Deville". Nous sommes ici assez proche des compos les plus rythmées de Slim Harpo (NDR : pensez à "Scratch my back"). Conde y excelle à nouveau. "Swoop down baby" nous entraîne enfin dans ce west coast jump si prisé du côté de Los Angeles. Joe Conde a bien écouté les gloires locales : Holywood Fats, Junior Watson, Alex Schultz,… Empruntant un motif usuel de Magic Sam, "Just a fool this time" prend ses quartiers dans le Westside de Chicago. Tom sort son harmonica de sa poche, et se met à souffler en rythme. Imprimé sur un tempo enlevé, "Had me a girl" est un blues très bien ficelé. Très en verve, Joe s’y révèle très inspiré et décoche quelques flèches qui font mouche. Conde signe "Tailspin", un instrumental très swing, réminiscent du jazz manouche de Django Reinhardt. PCT attaque le "Big boss man" de Jimmy Reed, un classique du blues au rythme immortel. La six cordes et l’harmo en profitent pour se réserver quelques bons moments. Tracé sur l’axe Chicago – L.A. "I remember when" est un blues rythmé de bonne facture, caractérisé par des interventions de gratte généreuses. Long slow blues, "The best I can " est introduit par la basse de Kenny, une compo finalement sans grand relief, au cours de laquelle Tom aurait pu injecter davantage de feeling. "You don't love me" est un superbe shuffle. Il s’éclate enfin sur son harmonica avant que Conde ne l’imite à son tour sur son manche. Manifestement, les musicos prennent ici leur pied. Plage instrumentale, "Canyon city boogie" trempe dans le jump. Tom souffle dans son instrument chromatique à la manière du génial Georges ‘Harmonica’ Smith. Conde est omniprésent tout au long du tonique "Never twice". Brève, la finale est à nouveau instrumentale. Un blues, ma foi, fort inspiré. Intitulée "Like it hurts", cette plage est le théâtre d'un ultime échange entre l'harmonica et la guitare.