« Globe Trotter » est le genre d’albums qui sied autant aux initiés qu’aux amateurs. La partie solo est vraiment très agréable à écouter car on voyage virtuellement de la Russie à l’Andalousie en passant par Venise. Et pour ajouter à ces ambiances de villégiatures pour le moins dépaysantes, le fond électro, les enchaînements très subtils prouvent que cette première partie du double album n’est pas si ‘grand public’ qu’on aurait pu l’imaginer. Autrement dit, on perçoit la finesse du violoniste, héritier digne de Stéphane Grapelli, son langage si particulier, qui nous surprend vraiment, et que nous écoutons avec beaucoup d’attention. Les puristes préfèreront sans doute le deuxième album, concocté avec ‘le new quartet’, dont on retrouve aussi l’intérêt pour les voyages. Chaâbi algérien, ou maloya réunionnais, voilà de quoi se sont inspirés les quatre jazzmen de talent, Benoît Sourisse, André Charlier, Stéphane Guillaume, et bien sûr, Didier Lockwood. Et ne soyez pas freinés par l’idée que le jazz est réservé à une élite. Suivez plutôt les conseils de Didier Lockwood » : « il faut écouter la musique sans se soucier du langage ; c’est juste une question de ressenti et d’appréciation ».