Depuis quelques années, on assiste à un retour de la musique des années 80. Et en particulier de la new wave ainsi que de l’electro-pop. Et en 2011, cette situation semble avoir atteint son paroxysme. Il suffit de lire la programmation des festivals estivaux pour s’en rendre compte. Des exemples ? Le comeback de groupes tels que Duran Duran, Orchestral Manœuvres in the Dark ou The Human League. En outre, des artistes et des formations contemporaines remettent également cette époque au goût du jour. A l’instar de Cold Cave, un combo américain réunissant des musiciens issus de New-York et Philadelphie.
Cold Cave pratique ce qu’on a appelé de la cold wave. Mais ils parviennent à éviter les clichés, en revisitant le style avec classe et originalité. Les synthés et les rythmes électroniques rappellent instantanément New Order, Depeche Mode voire The Cure. Militant autrefois au sein d’un groupe de punk hardcore, Wesley Eisold est le leader. Sa voix à fleur de peau, vulnérable, rappelle celle de Robert Smith. Et il parvient à insuffler à chaque compo une bonne dose d’émotion. Le patronyme du combo est bien choisi. Il règne d’ailleurs tout au long de l’œuvre une impression de mélancolie glacée, ténébreuse, douloureuse. Un seul rayon de soleil : le morceau final « Villains of the Moon » ; mais il est insuffisant pour faire remonter la température. N’empêche, le résultat est tout à fait probant. Lors de la sortie de son premier opus, « Love Comes Close », Cold Cave était déjà parvenu à créer la surprise. « Cherish the Light Years » confirme tout le bien que l’on pensait du groupe, et va même au-delà, puisqu’une âme hante chaque chanson de ce long playing. Si le revivalisme 80’s nous est proposé sous cette forme, on ne va pas s’en plaindre. D’ailleurs, on n’en demande pas plus !