Même si les Missils Airlines s’écoutent dans la langue de Voltaire, ce n’est pas une raison suffisante pour le balancer dans la rubrique ‘Chanson Française’…
Dès l’entame des hostilités, « Je serai la reine », la brune ravageuse du combo nous assène sans discontinuer des rythmes rock ravageurs qui la propulsent in petto dans la rubrique pop/rock. On aurait même envie de biffer la mention pop pour ne garder que ‘Rock’. Car c’est vraiment dans cet univers sonore que baigne le nouvel opus du quatuor. Un combo qui s’articule autour de Flo, bombe brune à l’organe vocal envoûtant. Suffit d’écouter « Microphone boy » ou « Paris libéré » pour en être convaincus.
Autour de cette fleur sauvage bourdonnent trois abeilles, Viché de Vince, responsable de la majorité des lyrics et des parties de basse. Derrière les fûts, siège Christophe Deschamps qui propose par ailleurs ses services à d’autres, tels JJ Goldman ou Keren Ann. Enfin à la guitare et concevant lui-même ses pédales d’effets, Scal Nowak réalise des petites merveilles.
Missils Airlines constitue le second elpee du band. Il fait suite à « Miss Ils », publié en 2008, un disque qui était parvenu à se faire une petite place sous les projecteurs de la scène ‘Rock’. En 10 titres pour une bonne trentaine de minutes, Miss Flo et ses acolytes m’ont joliment convaincu que le rock français avait encore un avenir devant lui.
Côté textes, Flo nous embarque tantôt sur les traces de SG sérial killer, un personnage fantomatique errant depuis plusieurs décennies dans les rues sombres de la ville et bien connu sous le nom de Gainsbourg, tantôt sur le pont d'un yacht isolé où les plus décadents fantasmes s'exercent. Ou alors elle nous invite à partager les errances urbaines, sexuelles et métaphysiques d'une Suzy, bimbo nymphomane… Bref, pas question de s’ennuyer.
Malgré d’évidentes qualités de compos et d’écriture, on a toutefois l’impression qu’il manque quelque chose à cet album qui reste (trop) égal de la première à la dernière note.
A quand une vraie bombe, un tout gros hit ? Car si le tout passe relativement bien, aucun titre n’a le mérite de sortir le band de la scène confidentielle, voire ‘marginale’.
Chouette petit album malgré tout ; mais qui demande rapidement confirmation.