La salsa, on l’aime ou on ne l’aime pas. Modérément, c’est possible. Mais sans tourner autour du pot, la musique latine a très vite tendance à pousser les nerfs à bout. Néanmoins, il est tout de même nécessaire de rendre hommage à une grande institution de la salsa. Le label newyorkais Fania Records a eu droit à son heure de gloire. Car oui, l’écurie latine de la Grande Pomme est une légende qui a fait chavirer les communautés du Spanish Harlem en traversant le tout New York ; une écurie fondée en 1964 par Johnny Pacheco, suite aux nombreuses désillusions vécues auprès de son ancienne maison de disques. Johnny s’associe à son avocat et ensuite, il fonde Fania, nom issu d’une composition de Reinaldo Bolanos. Très vite la salsa de chez Fania sonne différemment des autres. Les jeunes musiciens Nu Yorican (comme on les appelle là-bas) sont davantage influencés par le twist, le doo-wop ou encore le R&B de la Motown. Les fusions latines sont d’ailleurs palpables dès la première vague d’artistes signée sur le label. Y militent alors, entre autres, Louie Ramirez, Bobby Valentin, l’excellent Joe Bataan ou encore le roi des congas, Ray Barretto.
Strut lance donc la double compilation « Fania Records 1964-1980 : The Original Sound of Latin New York ». On y retrouve un historique des artistes signés sur cette écurie, durant les 16 années où il n’y avait aucune concurrence. Les titres parlent d’eux même. Les débuts de Johnny Pacheco se mêlent aux collaborations mythiques d’artistes tels que Willie Colon, Hector Lavoe, etc. Le Fania All-Stars, orchestre réunissant les meilleurs musiciens du label tient bien sa place sur cette compilation. Tout comme Joe Bataan ou Ray Barretto.
Des tracks riches, c’est garanti. Mais un disque parfois barbant si l’on n’apprécie que moyennement la salsa. Néanmoins, ces deux plaques peuvent, les yeux fermés, toucher le cœur et les tympans des mordus de sensations latines. Chez Strut, rien n’est à jeter !