Inspiré depuis toujours par Big Bill Broonzy, Brownie McGhee et Leadbelly, Hank bourlingue depuis fort longtemps sur la route de blues. Son premier disque date d'ailleurs de 1970. Un Ep intitulé "Next morning at Sunrise". En 1986, il rencontre Jon Sass à la Nouvelle Orleans. Un joueur de tuba en compagnie duquel il enregistre "Baby wants to boogie". L'originalité de ce duo va enchanter les milieux du blues. A ce jour, Hans a commis un nombre important d'elpees, parmi lesquels il faut surtout retenir "Hard road blues" (94), "Crazy moon" (95) et "Lifeline" (98), ce dernier flanqué des Holmes Brothers. "Songs from the Southland" constitue un hommage aux bluesmen d'hier qui l'ont tant marqué dans sa peau de chantre. A ses influences, si vous préférez. Hans possède un registre vocal particulièrement ample. Grave sa voix est en permanence chargée de vécu. Claire, elle peut sans aucune difficulté s'élever dans la tonalité et la sensibilité. Tout au long de ce répertoire issu du sud des Etats-Unis, il veut nous faire revivre une large part de l'histoire du blues.
L'opus s'ouvre par "St James infirmary". Une interprétation limitée à sa voix et ses cordes. Signé Leadbelly, "My girl" libère une fameuse dose d'émotion. Le dobro est clair. Les voix féminines arrivent à propos. L'effet est très réussi. L'artiste a fort bien assimilé les différentes techniques de l'épopée du blues d'avant-guerre, mais aussi d'aujourd'hui. Il le démontre tout au long du fameux "Mercury Blues" de KC Douglas. Mais aussi de "A hundred and ten in the shade" signé John Fogerty, l'imparable leader du Creedence Clearwater Revival. La basse de Danny Thompson est omniprésente. Les voix féminines répondent au ton grave de Hans. Une cover vraiment étonnante ! "From four til late" de Robert Johnson et "61 Highway" de Fred McDowell, tout au long duquel il prouve qu'il a assimilé parfaitement la technique du maître du bottleneck, témoignent de son admiration pour les deux grands. Nous pouvons distinguer le timbre particulier du tuba de Jon Sass sur "He was a friend of mine" et "Green green rocky road". Par les vertus du rerecording, la densité sonore est souvent amplifiée. Celle procurée par les deux guitares atteint même des sommets sur le "Hard time killing floor" de Skip James. Theessink continue d'entretenir ce tribut, jusqu'aux dernières notes de l'album. A l'instar de "M&O Blues" de Willie Brown, "Hesitation blues" de Rev Gary Davis, ainsi que de "Frankie & Albert" de Mississippi John Hurt. Nonobstant une voix quelque peu lassante, cet elpee demeure de bonne facture. Mais il est vrai que ce travail a été opéré avec tellement de passion. Et puis, il met en valeur la musique qui a séduit l'artiste…