Etabli à Seattle, ce combo compte quatre elpees à son actif. Et « Marble son », constitue son quatrième. La formation est drivée par la chanteuse/compositrice Jesse Sykes et le guitariste Phil Wandscher. Un quatuor qui pratique une forme d’alt country ouverte tant au folk, blues, rock que garage. Si « Like, Love, Lust and the Open Halls of the Soul » épousait un profil intimiste, « Marble son » est davantage chargé d’intensité électrique. La mélancolie est cependant toujours bien présente ; mais les vocaux sont plus en retrait. Certaines compos sont même réminiscentes du précédent elpee. Et je pense tout particulièrement au titre maître, caractérisé par ses superbes harmonies vocales, dignes des Fleet Foxes. De « Come to Mary », une berceuse californienne, abordée dans l’esprit de Crosby, Stills, Nash & Young. Ainsi que de la plage finale, « Wooden Roses », sculptée dans une très jolie mélodie. D’autres compos trempent dans un psychédélisme duveteux. Pensez à Rain Parade ou aux Long Ryders. Et ce Paisley Underground irradie les trois meilleurs titres de ce long playing. En se chargeant même d’une plus grande intensité tout en adoptant de multiples changements de tempo. A l’instar de « Your own kind », du presque ‘crazyhorsien’, tout en relief, « Pleasuring the Divine » et surtout des 8 minutes d’ouverture, “Hushed by devotion”. Un morceau tour à tour atmosphérique (Mazzy Star ?), traversé d’envolées d’électricité rageuses, vivifiantes (Dream Syndicate ?), se chargeant régulièrement de swing, pour éclater périodiquement en échanges de cordes duales, comme chez le légendaire Blue Oyster Cult (NDR : souvenez-vous de « Don't fear the reaper »). Manifestement le titre-phare du long playing. Un instrumental sur les 11 pistes : l’énigmatique, paradoxalement paisible mais tribal « Instrumental » (NDR : ben tiens !) Un chouette album !