Pour enregistrer son deuxième album, Yel a reçu le concours de Mark François (Ozark Henry, Zornik, Novastar, Vaya Con Dios) au mixing et à la masterisation. Un disque dont le thème commun gravite autour de la manipulation. En posant une réflexion, le groupe tente ici d'établir un constat sur les intrigues relationnelles qui peuvent exister entre le monde et nous. Musicalement, les influences majeures puisées dans le passé, chez Noir Désir et Aston Villa, transparaissent toujours en filigrane. Mais elles ne sont plus aussi évidentes. En entrant dans le domaine de la symphonie métallique, plusieurs fragments épousent même le profil tourmenté, torturé, d'un Muse. A l'instar d'" Un autre jour ", d'une " Sombre histoire " et du final " Amertume ", un instrumental au cours duquel les guitares profitent amplement de leur liberté. D'autres nous plongent dans un univers davantage ténébreux, presque gothique. Et je pense tout particulièrement à " Reality record ", une diatribe à peine voilée de la 'Starac' ; et nonobstant le vocal haut perché de Jean-Christophe, cette plage me fait curieusement penser à Mission. Ou encore à " Sex my brain ", dont la mélodie est littéralement écorchée par des riffs tellement féroces et punkysants, qu'il est difficile de ne pas penser au premier opus de Placebo. Mais mes coups de cœur vont à l'hymnique et 'U2esque' " Nil novi sub sole ", à la valse électrique, déchirée entre amour et haine, " Et pourtant ", ainsi qu'à la remarquable ballade " Laisse-toi ", une chanson dont la mélancolie infectieuse porte les accents du Cure…