Pendant plus de quarante ans, Francis a vécu l'aventure de Status Quo, avec beaucoup de succès, il faut le souligner. Au cours des sixties, le Quo avait entamé sa carrière en publiant de petites plages psyché/pop, baptisées nuggets, dont l’aspect commercial était indéniable. Suffit de penser à "Pictures of Matchstick men", gravé en 1966! Fin de cette même décade, le combo change de formule et emprunte un style davantage orienté vers un cocktail de boogie, de blues et de pop. Et il faut reconnaître que depuis, le band n’a guère changé de fusil d’épaule. Faut dire que ce créneau va leur permettre d’arpenter les plus grandes scènes, à travers le monde.
Si Status Quo est toujours bien vivant en 2011 et continue à tourner, Francis s’offre de temps à autre une petite récréation en solo. Il a ainsi enregistré un opus ‘live’, au sein de l'église St-Luc à Londres, face à un public acquis à sa cause. Et il s’agit déjà de son septième essai en solitaire. Pour la circonstance, il s’est entouré à la fois de musiciens confirmés et de jeunes pousses, dont son fils Nicholas et Freddie Edwards, préposés aux six cordes. Paul Hirsh se réserve les claviers, également la guitare et l’harmonica, Leon Cave les drums et Gary Twigg la basse ; sans oublier la participation de quelques choristes. Ce concert épingle 18 plages, dont 17 sont issues de la plume de Francis ; encore qu’il cosigne la majeure partie du répertoire, en compagnie de son vieux partenaire des jours glorieux, Bob Young.
Rossi avait concocté un elpee studio, l’an dernier. Intitulé "One step at a time", il a servi de socle à la setlist de ce long playing. Comme chez le Quo, Rossi ouvre les hostilités par le tube "Caroline", un hit paru, à l'origine, en 1973. Il est ici traité à la manière d'un boogie shuffle. Moins linéaire et primaire que la version originale, mais plus accrocheur, il est caractérisé par des échanges de gratte entre les trois solistes. Ballade rock mélodique, dont le refrain évoque les Eagles, "Claudie" est une compo qui ne manque pas de charme. "All we really wanna do" est sculpté dans le pur Status Quo! Offensif, "You'll come round" est un rockin' blues de bonne facture soutenu par des chœurs féminins. L’elpee recèle quelques pistes un peu plus légères. Néanmoins, on épinglera encore "My little heartbreaker", "Electric arena", traversé de belles envolées de cordes, le blues enlevé "Diggin' Burt Baccharach" et un "Twenty wild horses" aux accents celtiques. Et le set de s’achever par un ancien hit du Quo, datant de 1991, "Can't give you more".