Architecture in Helsinki est, comme son nom ne l’indique pas, un groupe originaire d’Australie. Il a été fondé en 2000. Les musiciens du pays des kangourous ont envahi la sphère musicale en 2003 pour y pondre leur premier album, « Fingers crossed ». Mais le summum de leur succès reste attribué au second opus, au titre étrange, réalisé en 2005, « In case we die ». Les deux expériences suivantes « We died, they remixed » et « Place like this », respectivement en 2006 et 2007, avaient nettement moins séduit la critique.
« Moment Bends » est loin des jolies mélodies colorées et délurées qui avaient conduit les huit Océaniens à la gloire. Les enfants qu’ils étaient alors ont grandi. Et ‘l’âge mûr’ apporte son lot de désagréments. Moins de rythme, moins d’esprit décalé. On rentre tout doucement dans le rang. Le nombre de suiveurs s’amenuise fortement. Les propositions avancées ne sont plus suffisamment osées à leur goût. Et on les comprend. On est en droit d’attendre bien plus d’une bande disposant du potentiel d’Architecture in Helsinki. Cet album est un peu trop gentillet et doucereux. Une seule piste tire légèrement son épingle du jeu : « Everything’s blue ». Mais ne nous laissons pas non plus emporter par des attentes construites sur un brillant passé. Car tout n’est pas à jeter dans « Moment Bends ». Certains airs restent sympathiques. Comme « That beep », porté par une voix féminine, qui nous emmène un court temps dans l’univers de la chanteuse. Mais toujours on se demande quand les notes des Australiens vont réellement s’emballer. La réponse est : jamais. Et venant d’eux, on ne peut se contenter de quelques mélodies ‘sympathiques’, trop fragiles que pour avoir le pouvoir de marquer les esprits et de satisfaire les amateurs d’Architecture in Helsinki.