L’Islande ne finit pas de nous surprendre, et Hjaltalìn persiste et signe dans la catégorie de leurs confrères : tous inclassables. Originaires de Reykjavik, Hjaltalìn connaît un énorme succès national depuis 2007, c’est-à-dire lors de la sortie de leur premier album « Sleepdrunk Seasons » ; sans doute en raison de la palette des styles intégrés simultanément dans leur musique.
L’introduction et la conclusion de « Terminal » sont typiquement philharmoniques. Et pour cause, l’orchestre symphonique d’Islande a participé à l’enregistrement de l’opus d’un bout à l’autre. Ne vous y méprenez pas, les 11 titres ne restent pas figés dans un rock orchestré, mais traversent les genres et les époques : des violons très ’60s (« Feels like Sugar »), des ambiances ecclésiastiques menaçantes (« Son From Incidental Music »), le souvenir d’une comédie musicale (« Montabone »), des ballades pop moins encombrées ou plus rock, mais dignes d’un excellent single (« Stay By You »), des mélodies aux arrangements Disney (« Vanity Music »), un chant au refrain disco-funk (« 7 years »), le tout formant une grande épopée contemporaine.
Alors si l’écho sacré nous rappelle d’emblée Arcade Fire, Hjaltalìn se distingue nettement par les voix. Non contents d’être tous multi-instrumentistes, les membres du groupe passent aussi devant le micro, et ce, pour un échantillon vocal extrêmement varié : une voix masculine mixte, rauque ou soul, une voix féminine diaphane, funky ; et le tout entremêlé (« Hooked on Chili »).
« Terminal » nous invite à entrer dans un film qui n’atteindrait jamais une pleine éclaircie. Une musique généreuse et ample sans être pompeuse constitue ce disque magnifiant qui a consolé l’Islande en pleine crise et en ressort la tête haute, en réitérant ce qui était fondamentalement important.