Derrière Malachai se cache le duo originaire de Bristol formé par Gee Ealey et Scott Hendy. Et dans le même esprit que leurs compatriotes de Portishead et Tricky, ils chamboulent le terrain musical en renouvelant l’établi. Les années 1970 sont leur terrain d’expérimentation, qu’ils réactualisent en ajoutant un côté ‘qui dérange’. Dès qu’on tente de les classer dans une époque ou un style, un élément vient perturber notre jugement. Alors certes, on connaît ce vieil orgue, ce sample presque hip hop et ce solo de guitare, mais pas tous à la fois et pas pour un tel résultat.
Malachai déconstruit. L’ambiance zen (« Snake Charmer ») sera cassée par le groove ‘lennykravitzien’ qui suit (« Snowflake »). Outre le psychédélique, il embrasse sans complexe l’héritage des Beatles (« Another Sun ») et de la british pop des années 1970 en général (« How Long »). On penche également parfois pour un rock garage sur lequel Malachai joue des samples vintage, des rips de vinyle, et du hip hop (« Fading World »).
Plus ‘déclassé’ qu’inclassable, l’effet général de l’album est fondamentalement posé mais laisse transparaître ce caractère faussement brouillon des Black Keys. Le duo parvient à produire un son complètement neuf en n’utilisant quasiment que du vieux, révélation qui nous submerge dès le premier titre.
Au début de cette année, Malachai a publié « Return of the Ugly Love », dans la même lignée d’exploitation de basiques mais dans une orientation distinctement trip hop.