Miss Mandeville Greeson est une chanteuse blanche de blues. Une Chicagolaise d'adoption qui compte déjà plus de vingt ans de route à son compteur ; et dont la voix langoureuse est capable de s'étaler langoureusement sur pas moins de quatre octaves. Elle a également une plume facile. Pas pour rien qu'elle a écrit l'intégralité des chansons de cet album. Liz s’est déjà produite chez nous. Lors d'un set dont le charisme naturel nous avait éblouis.
Son 1er album "Look at me" était sorti en 96. Il a été suivi par "Ready to cheat" en 99. Elle a aussi participé à la collection " Red Hot Mamas", parue en 97, sur le label Blue Chicago. En compagnie du George Baze Blues Band. Elle remet donc le couvert pour ce troisième album. Un disque plus personnel, plus introspectif, plus relax, mais très réussi.
Sa voix se fond naturellement au cœur d'un tapis sonore élaboré par ses nombreux musiciens et invités. Elle a composé des superbes ballades, qui adoptent un profil assez Memphis Soul. Elle les chante remarquablement. A l'instar de l'ouverture, "Soul tender", abordée par Liz à la guitare acoustique. La voix, une force innée, disserte avec passion et bonheur. Un solo de honky sax accordé par Sonny Seals brûle tout au long de "The night thing". "All my love" s'étend paresseusement sur des parties instrumentales de classe concédées par le piano de Phil Baron et les cuivres des Chicago Fire Horns. Le timbre vocal de Liz se fait voluptueux sur le doux "All alone". Le réputé harmoniciste Billy Branch collabore sur trois titres avec brio. Lorsque Liz élève la voix, elle me rappelle la grande Janis Joplin. C'est évident sur le blues assez classique "Juicehead man", et sur le merveilleux et plus rythmé "Back in love again". Les guitares crépitent de joie, surtout celle de Mike Gibb. Billy est toujours présent pour le real blues, "Johnny and me". Un fragment aux accents plus roots, au cours duquel on retrouve Allen Batts au piano. "Broken hearted fool" est un tout bon blues lent enrichi par le piano de Batts, les cordes de Mark Wydra et les chœurs émouvants. Une telle richesse vocale illumine des plages franchement gospel, telles que "Face the music" ainsi que la finale "Shine clear with joy", caractérisée par un échange de voix a capella. Excellent !