Au carrefour d’un chemin où se croisent Thin Lizzy, Tom Waits et Nine Inch Nails, on peut rencontrer Tailors of Panama. Le combo belge réunit quatre gaillards sérieux, pas nés de la dernière pluie, et méchamment biberonnés au rock n’ roll : Thierry Plas (Machiavel), François Garny (Jack Bruce), Jean-Pierre Onraedt (Arno) et le sujet britannique Lenny Monkeybrain au chant. Le son bien graisseux de ce premier effort échappe aux lourdeurs par des étincelles de claviers, des samplers inattendus, des chœurs susurrés. Etrange, la voix de Lenny s’apparente immédiatement à l’organe d’un certain Tom Waits.
Un atout bien propice à cet univers parsemé de doutes, de colère, de tristesse. Des moments forts, il y en a plus d’un. Comme ce « Satellites » et ses riffs bien hard rock ou la bombe « Contraband » tuerie taillée pour la FM, caractérisée par ses magnifiques phrasés à la Thin Lizzy. Plus loin, l’équipe belge tente une percée dans le terrain psychédélique du Floyd, et se fend d’une reprise des Beatles. « Hey Bulldog » reste mélodique, mais les arrangements déchirent grave !
Et si l’album a droit à un certain traitement de faveur sur les ondes de Classic 21, ce n’est pas uniquement imputable à la filiation entre Thierry Plas et Marc Isaye. Tailors of Panama mérite largement ce soutien de la part d’une radio de Classic rock, car il signe là une bien belle page de l’histoire du rock ‘made in Belgium’.