Ce jeune chanteur/guitariste a passé sa jeunesse à St Louis, dans le Missouri. Il aime la musique, et décide de se mettre à la guitare, choix opéré après avoir entendu un disque de Van Halen. Dans un style mêlant rock, pop et les racines de la musique américaine, il accomplit ses premiers pas sur la scène musicale, à 19 ans. Et il se révèle rapidement prolifique. Mais la vie sur la route est difficile et parsemée de galères pour un Mike rongé par l'alcool et les drogues. Walter Trout parvient à le remettre sur le bon chemin. Zito s’établit au Texas, avec sa nouvelle famille.
En 2007, il signe sur la branche rock, Eclecto Groove, du label blues Delta Groove. Il y publie l'album "Today", l'année suivante. Un disque suivi par "Pearl river", gravé en 2009, pour lequel il reçoit le concours de Cyril Neville et d’Anders Osborne. Le titre maître de ce long playing lui permet de décrocher un award de "Song of the year", en 2010. Début 2011, il immortalise, sous son nom, "Live from the Top", un elpee enregistré en public. Il y bénéficie de la participation, notamment, Nick Moss, Teresa James, Curtis Salgado et Ana Popovic.
Pour concocter ce troisième chapitre, il a de nouveau reçu un coup de main d'Anders Osborne. Non seulement, ce dernier assure la production, mais il collabore à l’instrumentation. Les onze nouvelles compo de Zito sont très introspectives. Le thème principal de ses chansons ? Ses multiples périples accomplis dans le bus Greyhound. Mike est épaulé par sa section rythmique, Carl Dufrene à la basse et Brady Blade à la batterie. Anders se réserve les parties vocales et gratte épisodiquement ses cordes.
Zito possède une voix très caractéristique. Puissante, éclatante, elle alimente des atmosphères tragiques. Les accords rythmiques entrent en effervescence électrique dès l'ouverture "Roll on". Un excellent rock largement teinté de blues. Autoritaire, la voix maîtrise cette plage de toute bonne facture. La slide prend le large tout en adressant un clin d'œil au blues du delta, propice aux tonalités fort métalliques. Le titre maître est imprimé sur un tempo plus vivace. Son Greyhound propulse toute l’équipe sur les routes de l’Amérique profonde. Une plage filmique colorée par la slide. Tous les éléments s'enchaînent et se déchaînent ; et pourtant, la tempête sonore est bien gérée. Zito ne s’accorde guère de répit. Une atmosphère lourde envahit le "Judgement day". Les guitares libèrent des accents durs et métalliques, comme un Calvin Russell au sommet de son art. Répétitif, "Show me the way" se révèle, in fine, un tantinet agaçant. "The hard way" replonge dans le blues, une piste impitoyable qui arrache tout sur son passage. "Motel blues" permet de reprendre son souffle, en cours de route. Un blues acoustique plus cool, au cours duquel la voix s’impose. Les interventions de bottleneck sont primaires, mais sereines. On décèle très bien la présence d'Osborne. "Stay" est une magnifique ballade au cours de laquelle la voix implore et les cordes donnent la réplique, dans un climat menaçant et sinistre. Véritable perle de blues rock trempée dans le delta, "Hello midnight" est une plage chaleureuse. Sur-amplifiée, la guitare en impose, mais les effets produits sont bien torchés. "The southern side" baigne dans la même solution, mais dans un style plus americana, proche du Band (NDR : autrefois, le backing group de Bob Dylan). Excellent, cet opus s’achève par "Please please please", un cri d'amour qui libère une fameuse de sensibilité et de souffrance, à peine contenue.