Il y a des bandes originales de films que l'on aime écouter, qui existent pour elles-mêmes et pas seulement au regard des films qu'elles accompagnent. Pour n'en citer que quelques-unes, gardons en mémoire « La chambre du fils », de Nanni Moretti, « Hable con ella » de Pedro Almodovar ou encore, dans un tout autre style, la B.O. culte de « Grease » signée Jim Jacobs et Warren Casey.
Joann Sfar, créateur de la bédé « Le chat du Rabbin », qui vient d'être adaptée au cinéma, a su s'entourer de musiciens de renom pour cette aventure cinématographique.
Il a de nouveau confié les compositions à Olivier Daviaud. Cet arrangeur et compositeur a bossé en compagnie de Dionysos, Jacques Higelin, Thomas Fersen... et est l’auteur de la musique du premier film de Sfar, « Gainsbourg, vie héroïque ».
Enrico Macias, chanteur français d'origine juive séfarade, connu comme le chanteur du déracinement, et le groupe Amsterdam Klezmer Band (big band flamand responsable d’une musique explosive, entre jazz et klezmer) en assurent l'interprétation.
Pour autant, le disque n'est pas de ceux que l'on réécoutera. Les titres illustrent certainement bien le dessin animé, mais ils sont trop courts, trop disparates pour donner un sens au disque, et les rares paroles ne tiennent pas le coup sans l'image et le récit.
Musique d'ambiance, d'atmosphère, qui montre que le nom ne fait pas tout. Et que la promotion à outrance (voyons l'effort hallucinant dont a bénéficié le film) n'est pas forcément utile.
Mais comme dit si bien Sfar sur son blog, ‘Finalement, il y a assez d’œuvres formidables pour ne pas évoquer des choses moins bien’ (post du 18 août).
A bon entendeur...