Voilà un talent belge à découvrir d'urgence. Le Liégeois Jérôme Mardaga, alias Jeronimo, nous raconte de petites histoires douces-amères qui évitent subtilement tous les clichés du genre. Ce sera par exemple " Je crois que ma femme me trompe, mais je tiens bon ", " J'ai rencontré Sarah le jour de mon mariage " ou, dans un autre registre, " A Monaco, quand il y a de l'orage, je sors la BM du garage pour négocier tous les virages de la corniche supérieure ". Tout en utilisant un vocabulaire simple, il a l'art de trouver le mot juste et d'ajouter la petite phrase à laquelle on ne s'attendait pas. Jeronimo évoque tout cela avec un parlé-chanté faussement timide, qui pourrait lasser sur la longueur. Il a heureusement l'intelligence de varier les climats musicaux en les adaptant aux textes (ou l'inverse, je ne sais pas comment il travaille). Il peut se lancer seul à la guitare sèche ou, au contraire, partir dans des envolées très électriques qui ne déplairaient pas aux fans de House of Love, par exemple. Enfin, pour compléter la panoplie du talent, Jeronimo sait aussi ciseler des mélodies qui trottent rapidement en tête. Pour preuve " Ton éternel petit groupe " et " Ma femme me trompe " qui tournent beaucoup sur les radios belges. Signalons encore que ce premier album, dont on attend déjà les successeurs avec impatience, comprend une reprise-traduction très musclée de David Bowie, intitulée " J'ai peur des Américains ".