« We Are Not From » est le titre ‘clin d’œil’ pondu par Aurélie, sœur du bassiste de Malibu Stacy. Mais d’où ne sont-ils pas ? Telle est donc bien la question. Et bien pas de Malibu pardi mais bien de Dalhem dans notre bonne vieille province de Liège, tiens ! C’est pour l’anecdote. Et à y regarder de plus près, ils y tiennent à leur Dalhem. Tant et si bien qu’en écoutant le titre inaugural de l’album, « General Thys », on a droit à un gag bien typique de l’humour noir jaune rouge. Dans leur village, il existe en effet une rue, un buste et un musée dédiés à Albert Thys, promoteur de la première ligne de chemin de fer construite au Congo. L’œuf ne tombe jamais bien loin du cul de la poule !
Voilà donc pour la touche humoristique.
Troisième plaque au compteur déjà pour le combo liégeois. Elle fait suite à « G », paru en 2006 et « Marathon », en 2008. Pendant trois longues années, la formation a assuré la promo de leurs Cds. Elle a beaucoup tourné et s’est notamment produite en première partie des Kaiser Chiefs, Nada Surf ou encore Babyshambles. En 2011, pour rendre hommage à Martino, leur roadie décédé deux ans plus tôt, ils publient le single « The Road Is Dead ». Figurant en quatrième position sur l’elpee, ce morceau prélude un changement de style bien marqué. Stop au style post punk électro made in USA vite fait bien fait et place à une ambiance plus acoustique, une musicalité plus variée où se croisent des rythmes rock (« Mardi Gras »), des ballades ludiques (« Patricia ») ou des compos plus recherchées, plus élaborées. Place également aux cuivres chapeautés par Ben des Hollywood Pornstars pour donner un peu plus de relief aux dix plages de ce nouvel opus. Malibu Stacy a pris largement plus de temps que d’habitude pour réaliser ce troisième essai. Le temps de faire appel à des musiciens additionnels, des proches pour la plupart, le temps de faire le tri parmi la cinquantaine de titres composés par tous les membres du groupe. Au final, il n’en reste que 10, ceux qui faisaient l’unanimité chez les six musicos. Et si comme d’habitude, Dave (David de Froidmont), le chanteur est responsable des lyrics, les compositions musicales portent cette fois la signature de Christophe Levaux et Michael Goffard.
Au final, on a entre les mains un album qui redessine la trajectoire du groupe liégeois, un disque qui varie les effets, surprend et a le mérite de sortir des ornières tracées par les deux premières réalisations. On assiste en dix chansons à une renaissance, à un renouveau. Bravo, fallait oser…
Changer de style tout en gardant la qualité et la fraîcheur est la preuve d’une belle maturité !