Un an après avoir commis un album intriguant, mais malheureusement passé relativement inaperçu (« Inner-Be »), Peter Wolf Crier nous propose son second elpee. P.W.C. est une formation américaine, issue du Wisconsin et tout particulièrement de la mystérieuse ville d’Eau Claire (NDR : c’est également de ce patelin que sont issus, entre autres, Bon Iver et The Daredevil Christopher Wright). Et franchement, on aimerait que le combo yankee parvienne à sortir de l’anonymat au sein duquel il végète depuis deux ans. Parce que sa musique tient la route. Mais, notre souhait n’est pas prêt d’être exaucé, car le duo, réunissant Peter Pisano et Brian Moen, pratique une musique folk plutôt expérimentale, et donc pas toujours facile d’accès.
« Inner-Be » recelait quelques pépites, mais la production lo-fi et la carence en mélodie n’était pas de nature à accrocher le mélomane, malgré d’évidentes qualités. Il faut l’avouer, malgré une production plus soignée, « Garden of Arms » souffre du même syndrome. Pourtant, le travail opéré par Brian Moen aux drums est à nouveau remarquable. Et la voix tellement fragile de Peter Pisano colle parfaitement à l’ensemble, une voix dont le timbre rappelle même Jim James de My Morning Jacket. « Garden of Arms » est manifestement un elpee de toute bonne facture. Il recèle même quelques moments de grâce, à l’instar d’« Hard Heart », une plage enveloppée de chœurs éthérés. C’est donc, derechef, au niveau du sens mélodique que le bât blesse. Elles sont parfois interchangeables. Aussi, hormis le bouleversant et moins cérébral « Cut a Hand », plus aucun autre titre ne sort pas vraiment du lot…
Quoique doués, les deux loups solitaires de Peter Wolf Crier ne composent donc pas de véritables hymnes destinés à être célébrés dans leurs contrées boisées du Wisconsin, mais bien des chansons obliques, destinées aux fans de musique folk américaine obscure voire claustrophobe, expression sonore qu’on pourrait peut-être qualifier de trip-folk…