Farewell Poetry risque fort d’être taxé de Godspeed You Black Emperor ! hexagonal. Motif ? le magnifique crescendo observé tout au long d’« As True as Toilus », une compo digne de la quintessence du post-rock de la formation mythique canadienne. Mais a contrario des activistes du « Miles End » montréalais, le combo français accorde un soin tout particulier aux lyrics. Signé Chaucer, le fameux morceau mis en exergue ci-dessus est ainsi inspiré d’un texte du XIVème siècle. Des textes exprimés dans la langue de Shakespeare, cependant pas toujours facile à bien cerner, le collectif australo-parisien cherchant paradoxalement, avant tout, à mettre en exergue sa poésie à travers la musique.
‘Œuvre totale’, « Hoping for the Invisible to Ignite » est partagée entre deux disques. Un cd et un Dvd. L’artwork est soigné et particulièrement travaillé. Le line up réunit des musiciens parisiens et la poétesse-réalisatrice Jayne Amara Ross, issue des Antipodes. Ténébreuse et mélancolique, sa muse est teintée de couleurs automnales. Longs et sinueux, les compos baignent dans un climat intense et passionnel. A l’instar du second morceau, « All in the Full, Indomitable Light of Hope ». Une compo atmosphérique, mélancolique, parcourue d’accès de violons et illuminée d’arpèges de cordes cristallins, qui s’étend sur dix-sept minutes. A vous flanquer des frissons partout !
Et le Dvd est un complément remarquable du cd audio. Une expérience encore plus bouleversante, vécue lors de la vision du film surréaliste tourné en noir et blanc (bien entendu !), réalisé par Jayne Amara Ross. Une bien belle œuvre, très inspirée, au sein de laquelle il est néanmoins indispensable de s’immerger totalement afin d’en goûter toutes les saveurs…