Natifs de Dublin, les frères Rocky (chant) et Gordo Whittaker (guitares) sont à l’origine du projet qui réunit également Richie Mc Ardle (guitares), Bryan Pepper (claviers) et Ian Kane (basse). Après avoir fourbi leurs armes dans leur île natale sous l’œil bienveillant d’Ian Brown, le club des cinq émigre à Londres, il y a deux ans, pour des raisons purement musicales et techniques. Afin de se ‘réaliser’ complètement, les musicos coupent toutes relations qui pourraient interférer dans leur travail et se consacrent à leurs compositions dans des conditions de ‘liberté’ totale.
Après avoir publié le single « Build Me A Swan », en 2010, Chris Potter les rejoint pour remixer le morceau. Un renfort judicieux, puisque la musique s’avère plus aérée, plus abordable, loin des guitares trop lourdes, des rythmes tonitruants et surtout de tout ‘bruit inutile’.
Toujours à l’affût de bons conseils et à la recherche du son ‘juste’, le quintet irlandais s’adjoint les services de ‘Jay’ Jarrad Rogers à la production. De quoi booster et diversifier les compos du band. Et le résultat ne se fait pas attendre. Un véritable bijou de 11 titres émerge de cette fructueuse collaboration.
Dans un registre différent de la pop/rock commerciale d’excellente qualité, proposée actuellement, dont Coldplay est le chef de file, les Chakras prennent le risque d’explorer des domaines plus fouillés, osent des compositions qui s’imposent et gagnent en puissance à chaque nouvelle écoute.
Alternant les grandes envolées lyriques (les remarquables « Slowdive » et « Blinded »), les mélodies pop bien élaborées (« Build Me A Swan », « Drifting », « We The People », …), les Chakras ne copient rien ni personne ; et c’est bien là leur principale qualité. Quoique, en prenant un peu de recul, on peut déceler un petit air de famille avec ce qui restera sans aucun doute l’icône incontestable de la pop des nineties, JJ72, hélas disparu de la circulation aujourd’hui.
Piano, synthé, guitares et batterie font bon ménage dans le monde des Chakras. Aucun instrument n’empiète chez le voisin ; une complémentarité évidente et diablement efficace saute aux yeux. Et détail croustillant, aucun des cinq membres ne tient les baguettes assis derrière les fûts. Pour assurer le tempo (et quel tempo), les Irlandais se sont assuré les services d’Osgar Duke, musicien indépendant qui n’a visiblement pas le droit de figurer ni sur la photo de famille, pas plus que dans le livret. Il faut juste espérer pour eux qu’il les accompagne sur scène, lors de leur tournée.
« Build Me A Swan » a tout de l’album révélation ou découverte 2011, c’est selon : punch, finesse, originalité, musicalité, variété,… tout y est. Aucune faiblesse à pointer, une fameuse réussite. Le smog londonien leur aura paradoxalement éclairci les idées ! Excellent, vraiment.