Mieux vaut avoir le moral au beau fixe pour écouter cet album sorti en mai 2011. Il nous plonge dans une ambiance suffocante, qui met presque mal à l’aise.
Ancien bassiste du Clan Edison, un groupe rock issu de Nîmes, Harold Martinez nous invite à découvrir son univers original au gré des neuf morceaux portés par sa voix éraillée, presque désespérée. On adore ou on déteste. Mais l’émotion passe. L’ensemble est marqué par des rythmes lancinants, répétitifs, comme un martèlement de tambours, une longue marche dramatique. Le périple est allégé par des accords celtiques et des chants d’oiseaux, et entrecoupé par les plages 6 et 9, les seules à associer uniquement voix et guitare bluesy.
Classé dans le genre folk-rock, « Birdmum » a quelque chose d’écorché vif. Il sent la souffrance, le spleen. On est écrasé par la torpeur qu’il dégage. Il y a un petit goût du « Ciment sous les plaines » de Noir Desir, en moins rock. Et ici les textes sont chantés en anglais, avec un accent français à couper au couteau.
Harold Martinez a le grand mérite de proposer un style unique et des morceaux reconnaissables entre tous, dans lesquels certains prendront plaisir à s’enliser. Le crayonné de la pochette –entre Grande Faucheuse et poor lonesome cow-boy, sur fond de tête de mort– traduit bien le côté torturé de cet elpee, qui ne laissera personne indifférent.