Maintenant que nous avons eu le temps de bien digérer le premier album de Justice, il faut bien reconnaître que leur succès planétaire est probablement l’une des plus belles arnaques musicales rencontrées au cours de ces dernières années. Bien sûr, en ‘live’, le combo parisien libère une belle énergie électro, lors d’un show parfaitement chorégraphié ; mais leur musique est loin d’être à la hauteur de leur image très étudiée. Probablement conscients de l’imposture de leur ‘buzz’, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay n’ont pas pour autant voulu changer de fusil d’épaule, en nous livrant une copie efficace, parfois euphorisante et plus rock, mais à nouveau souvent proche du degré zéro musical, de leur premier opus. Toujours à la limite du mauvais goût, la musique de Justice campe un mix bien dégoulinant entre le métal FM kitch d’Iron Maiden voire d’Europe (« Horseposer », « New Lands », « Brianvision ») et l’électro de Daft Punk, sous un forme bien cheap (« Civilization »). Alors, les mêmes recettes pour un même succès ? Pas certain, car malheureusement pour Pedro Winter et sa clique, pas de véritables hits du niveau de « We are Your Friend » ou « D.A.N.C.E. » à l’horizon, sur cet elpee… Justice, c’est comme un bonbon chimique, pas très subtil et pas très recommandé pour la santé, mais difficile de se débarrasser de son addiction… C’est une certitude, en vieillissant, j’apprécie de moins en moins les bonbons.