C'est vrai que cet album est sombre, très sombre. Mais qu'est-ce que c'est bien fait. Mieux encore : pas trop bien fait. Les compositions soignées de Murat conservent un côté artisanal, qui les place largement au-dessus de la moyenne radiophonique. Au fil de l'écoute, on s'est même surpris à songer aux périodes acoustiques de Neil Young, à cette même capacité à introduire une fêlure dans des mélodies imparables. Ecoutez la guitare râpeuse et les notes d'harmonica du tubesque "L'au-delà " ou le bluesy " Molly " pour vous en convaincre. La même analyse vaut pour les paroles. Murat, le poète, n'a pas peur de balancer soudainement un ‘nom de Dieu’ pour changer de registre. Du grand art ! Et pourtant, a priori, je ne suis pas un fan de Murat.