Aujourd'hui, Moby est une star : après avoir écoulé 10 millions de Play, son précédent album, il remet les couverts avec 18, déjà n°1 dans les hits parades. Pourtant, la carrière de Richard Hall (son vrai nom) n'a pas débuté il y a trois ans, loin de là. En 1990, il publiait son premier EP, " Mobility ", dans l'indifférence quasi générale. Cette réédition d'une compilation sortie en 93 reprend tous les travaux de Moby lorsqu'il n'était encore qu'un DJ à peine reconnu dans les raves américaines. Difficile d'y déceler ce qui fera son succès dix ans plus tard, tant on nage ici dans une techno minimaliste, proche de celle des pionniers de Detroit, Derrick May en tête (" Party Time "). Certains titres rappellent également qu'avant d'être un végétarien catho à la limite du sectaire, Moby aimait bien gober des petites pilules au MDMA (" Drug Fits The Face ", " Peace Head ") et faire la fête en s'éclatant la tête. Pas la peine de rajouter que tous ces morceaux datant de 90 et 91 ont salement vieilli ; n'ayant d'intérêt que pour ceux qui sont restés coincés dans un mauvais trip au début de l'acid house. Bref, dans le monde sans cesse mouvant de la techno, il y a une éternité.