Derrière Nona Mez se cache un certain Geert Maris, 27 ans, songwriter délicat de Leuven qui devrait, en toute logique, récolter tous les suffrages. Logique, car ce " Songs of Leaving " recèle de splendides perles sculptées dans le folk, assez proches de celles de Polar du temps où le Suisse broyait du noir. Car noires, ces morceaux le sont, mais d'un noir éclatant, comme un diamant. S'il y a avait une justice, Geert Maris devrait accéder au rang de songwriter adulé par des hordes de fans transis, pour qui Elliott Smith et Tom McRae sont des grands. Parce que Maris compose et chante aussi bien que ces deux-là, et vient d'ici, alors, m…., pourquoi le bouder ? Piano-guitare-voix : il n'en faut pas plus pour que ce " Songs of Leaving " déroule son tapis rouge étincelant. Noir, rouge : reste le jaune, et c'est la joyeuse entrée assurée de Nona Mez dans le cercle restreint des chanteurs-compositeurs les plus talentueux de notre plat pays (Tom Barman, Joost Zweegers (Novastar), Arno). Le jaune : une couleur lumineuse. Malgré la tristesse apparente qui se dégage de chansons comme " Something That You Say " ou " Twenty-six or Seven ", " Songs of Leaving " brille de mille feux, ne serait-ce que par la finesse de ses arrangements. Pour sûr, on tient là un artiste maison qui vaut le détour. Son album est un trésor, qui nous change un peu du bric-à-brac à la mode anversoise. Nona Mez, c'est d'abord une voix (sensuelle), un piano (charmeur), et c'est à peu près tout. Pourtant, ça suffit. Amplement. ‘Een aanrader’, qu'on appelle ça en flamand. Echt waar.