Il faut reconnaître que Pearl Jam compose toujours les mêmes types de chansons. Mais, à quelques exceptions près, elles sont toujours de bonne facture. " Riot act ", septième plaque, ne déroge pas à la règle, confirmant ici de fort belle manière la reconquête mélodique du groupe entamée depuis " Yeld " et poursuivie par " Binaural ". Avec pour seule petite nuance, que ce nouvel opus nécessite une imprégnation plus profonde et plus lente, avant d'être apprécié à sa juste valeur. Vedder y humanise sa voix d'une façon nouvelle, perdant paradoxalement au passage son côté le plus caractéristique : la rage. Plus posé, le chant se démarque par son (relatif) apaisement, mais demeure suffisamment ample pour accrocher. Musicalement par contre, l'impression globale laisse perplexe. N'oublions pas que Pearl Jam est un groupe américain (moyen supérieur quand même) et que ses origines n'ont jamais été aussi palpables qu'aujourd'hui. Les titres rapides restent d'une redoutable efficacité ; par contre lorsque le tempo se ralentit, d'amers relents de " redneckisme " transparaissent : folk poussiéreux, solos ridicules et j'en passe. Les musiciens transpirent le gras(souillant), la musique s'efface, perd sa consistance et de sa substance. Malgré ce portrait somme toute mitigé, " Riot Act " conserve bizarrement un réel attrait. Mais où se situe donc la part de nostalgie ?