« The Conformist » est un album tout en retenue, au diapason de la voix du jeune Thomas Barlett. Relativement sage aussi.
Agé de vingt-sept ans, le pianiste possède déjà une belle carte de visite. Et pour cause, il peut notamment se targuer d’avoir bossé en compagnie de Rufus Wainwright, Yoko Ono et même des musiciens de The National.
Empreint d’une grande sensibilité, son album baigne au sein d’une atmosphère ouatée. Recueil de chansons d’amours brisés et de rêves manqués aux battements de cœur ralentis, cet elpee, non dénué de grâce, s’avère malgré tout somme toute assez ennuyeux sur la longueur.
Entouré de collaborateurs au service de sa cause (une grande partie de The National, Norah Jones, Samuel Tear aka Sam Amidon ou encore Nico Mulhy en accordeur de cordes, pour ne citer qu’eux), le talentueux pianiste développe des ambiances feutrées sur lesquelles sa voix délicate vient se poser, comme une plume portée par le vent.
Mais ce manque d’entrain est aussi le défaut de cet opus, car trop homogène d’un bout à l’autre. Drôle d’idée d’ailleurs, d’intituler une compo « Hurricane », dont la faible accélération du pouls nous plonge dans une douceur quelque peu amorphe.
Le genre de disque qui s’écoute aux chandelles, un verre de vin sous les papilles, un feu crépitant sous les pupilles.