Fidèle à son image (jetez un œil à la pochette) de gendre idéal, Bénabar, chanteur à texte qui ne se prend pas trop au sérieux, nous propose son sixième album studio. Une impression de déjà vu et même de déjà entendu nous saute immédiatement aux yeux ou aux oreilles (de préférence) à l’écoute des treize plages des « Bénéfices du doute ».
‘On ne change pas une équipe qui gagne’ argumente souvent l’entraîneur d’une équipe de foot. Ben pourquoi adopterait-il une autre formule, notre Barnabé ? Il a visiblement déniché une excellente recette, qui plaît depuis une petite quinzaine d’années, aux amateurs de chanson française ‘intéressante’.
Côté textes, les thèmes sont récurrents sans être ennuyeux. Des événements de la vie quotidienne. Les traits caractéristiques de notre société. La description de certaines étapes de la vie : la naissance, l’amour, la séparation, la mort... Mais le principal atout dont dispose Bénabar, c’est son art à aborder des sujets parfois graves, sur un ton léger.
Côté musique, l’accent est pour la circonstance placé sur les cordes : guitares acoustiques, contrebasse et banjo font bon ménage avec l’harmonica et les cuivres, même si les trompettes sont bien moins présentes qu’auparavant. Bien ficelé, le tout donne un résultat très agréable, un soupçon country, un rien jazzy.
Ecouter un album de Bénabar, c’est s’assurer une bonne grosse demi-heure de bonne humeur, mais également l’occasion de se regarder dans un miroir. Car ces mots nous concernent, nous parlent tout en parlant de nous… Bénabar, c’est un peu la caméra invisible qui nous filme dans notre quotidien, révèle notre face cachée ou que l’on cache peut-être volontairement.
C’est sans doute cet aspect dérangeant qui explique pourquoi cet artiste reste toujours un peu ‘mal aimé’ ou négligé par celles et ceux qui lui reprochent d’être un ‘petit Renaud bien gentil, bien propre sur lui’…
« Les bénéfices du doute » s’avère néanmoins plaisant. Il a au moins le mérite de démontrer que l’auteur/compositeur/interprète n’est pas encore au bout du rouleau, qu’il en garde encore sous la pédale.
Pas de doute, on n’a pas ici l’album de l’année 2011 mais un bon petit disque très agréable à écouter.
Rien de bien neuf à se mettre sous la dent (NDLR : dans le tuyau de l’oreille ?) mais on épinglera quelques titres dont « Politiquement correct », « L’agneau », « Alors, c’est ma vie » ou « Quelle histoire » qui sont autant de jolies chansons, bien rythmées et pleines de bon sens. Ce qui n’est quand-même pas si mal.