Déjà un sixième album pour ce folk-singer de Toronto, et toujours pas de consécration à l'horizon. Pourtant, ce " Cobblestone Runaway " n'est pas avare en compos superbement maîtrisées (" Least That I Can Do ", pour n'en citer qu'une), d'autant plus que Ron Sexmith dispose d'un grain vocal particulièrement envoûtant (à la fois grave et léger). On pourrait dire : " Un garçon charmant, ce Ron. Un peu timide, certes. Le genre de copains que les mères adorent ". Mais surtout, le genre de chanteurs que tout le monde aime, mais que personne n'écoute. C'est bien dommage, parce que " Former Glory ", Gold In Them Hills " ou encore " Dragonfly On Bay Street " (aux touches électroniques surprenantes, un peu disco) sont des chansons fort émouvantes. Chris Martin, lui, ne s'y est pas trompé, puisqu'il est venu seconder son pote sur " Gold In Them Hills (Remix) ". Quand on sait le succès de Coldplay, certes amplement mérité, on se dit quand même que le monde est trop injuste. " Ron, tu as aussi ta place aux côtés des plus grands songwriters folk-pop du moment ! ", hurlons-nous à qui veut l'entendre. Et ça fait six albums qu'on le dit. Un auditeur (nous) par album, cela fait six auditeurs. Assez pour créer un fan-club : le RSCA (Ron Sexmith Club Amateurs). Allez, encore cinq, et on l'a, notre équipe de foot !