De facture très classique, cet album de prog est exempt de toute filiation encombrante avec quelque aîné, y compris les groupes dont font ou ont fait partie certains de ses membres (Klepsydra, par exemple). L'album est accrocheur, riche et mûr. Peut-être parce qu'il est la finalisation de créations déjà anciennes. La musique est parfois très énergique, toujours mélodique, jamais agressive. Tout au long du CD, on se réjouit d'un bon équilibre entre claviers et guitares. Le son si particulier, rarement entendu ailleurs (un petit air de Steve Hackett, quand même), des soli de guitare très émotionnels de Lele Hofman n'est d'ailleurs pas pour rien dans la forte identité du groupe. Le chanteur est moins expressif que celui du précédent (double) CD « Alya », mais par contre, « The last Summer » ne souffre pas de la redondance un peu verbeuse de son prédécesseur. On ne ressent jamais de lassitude à son écoute. Il faut dire que les sonorités sont variées : chœurs cristallins et cornemuse (sur le très beau « Sparkless in the Dark »), trompette, flûte, clavecin,… Et le tout est parfaitement arrangé et produit, avec en prime une discrète touche latine. Un peu trop sage, peut-être ? Certes ce CD impeccablement coiffé n'est pas une révolution, mais il peut figurer très dignement dans toute discothèque 'prog' et s'avérer une initiation idéale pour tous les novices que sophistication et contrastes effraient.