Il y a cinq bonnes années que l'ex-guitariste et co-compositeur du légendaire Stone Roses n'avait plus rien enregistré. C'était en compagnie de Seahorses, pour l'album " Do it yourself ". Un groupe qui, nonobstant le succès plutôt confortable, ne parvint pas maintenir le cap. John nous revient donc avec un opus solo. Pour lequel il se réserve la guitare et pour la première fois le chant. Si sa technique à la six cordes est toujours très au point, il a le bon goût de ne pas trop en rajouter, histoire d'apporter davantage de corps aux chansons plutôt que de les dominer. Vocalement, son timbre aigre me fait surtout penser à un hybride entre celui de Peter Perrett (Only Ones) et de Tom Verlaine. Mais en épousant les inflexions de Bob Dylan, sa voix devient rapidement lassante. D'autant plus que les lyrics sont assez pauvres. L'elpee l'est tout autant. Hormis le single tempétueux " Joe Louis ", " I miss you " au souffle bluesy troublant, le plus complexe " Welcome to the valley ", " Strange feeling ", tramé sur une slide douloureuse et calqué sur " You can't always get what you want " des Stones, ainsi que le presque psychédélique (Mojave 3 ?) " Transatlantic near death experience ", on reste sur sa faim. Ni funk, ni punk, ni house à se mettre sous la dent. La pitance sonore se contente de tremper dans un folk rock sans grande saveur, réminiscent d'un Tom Petty des mauvais jours.