Gaz Combes, Mickey Quinn et Danny Goffey ont le sens de l'humour, c'est une certitude. Leurs frimousses leur ont valu d'être comparés à des évadés de la planète des singes ? Et bien, pour répondre à ces allusions, ils n'ont pas hésité à intituler leur nouvel opus : la vie sur les autres planètes. Et d'y aborder la science fiction à travers les lyrics futuristes de leurs nouvelles chansons. " Life on other planets " constitue donc le troisième elpee du trio d'Oxford. Qui démarre par deux fragments enlevés, empreints de spontanéité et de fraîcheur, hérités en ligne droite des Undertones et des Buzzcocks, comme ils en sont coutumiers : " Za " et " Rush ". Car le reste de l'opus a pris une tournure différente. Davantage new wave, d'abord. C'est tout à fait évident chez "Never done nothing like that before", une plage dont le profil sauvage, tempétueux, post punk, me fait penser à un certain Magazine. Et puis sur " La song ". A cause du climat menaçant entretenu par ce groove viscéral digne des Stranglers. Enfin, " Brecons beacons " adopte carrément un tempo néo ska. Après avoir passé en revue les sixties et les eighties, Supergrass ne pouvait snober délibérément les seventies. Mais ici, l'héritage a été essentiellement puisé dans le glam de T Rex. A l'instar de " Seen the light ", un fragment caractérisé par ses giclées de riffs de guitare et par ses backing vocaux féminins. Du single " Grace " également, contaminé par son chorus irrésistible. Glam toujours, l'excellent " Get up " lorgne davantage vers Mungo Jerry que vers Marc Bolan, alors que " Funniest Thing " fait plutôt les yeux doux au Roxy Music des débuts. Le Floyd, le Genesis de Peter Gabriel et les Beatles n'ont pas été non plus épargnés. Les Fab Four, à cause des harmonies vocales ondoyantes, diaphanes, limpides, adoptées sur la première partie de " Run ", un peu comme sur la seconde face le l'elpee " Abbey Road ". Le tout bien sûr traduit dans un langage britpop aux accents Supergrass. Excellent!