« Taste » est le tout premier album de The Telescopes, une formation insulaire, qui est considérée, à l’instar de The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine, Loop et Spacemen 3, comme un des fondements du mouvement noisy. Fondée en 1987 par Stephen Lawrie, elle s’est séparée en 1994, avant de se renaître de ses cendres, en 2002. Et d’enregistrer, dans la foulée « The Telescopes #4 », en 2005 et « Hungry Audio Tapes en 2006. Un ‘live’ a même été publié l’an dernier.
Paru en 1989, « Taste » est manifestement l’elpee le plus difficile, le plus sauvage et le plus aventureux du combo. En puisant leurs influences chez les Stooges et Syd Barrett, le groupe y propose une musique qui privilégie une solution sonore torturée, frénétique, saturée de fuzz et de feedback. Peu de moments plus planants ou atmosphériques, ici préfigurant le shoegazing, à l’instar de la suite de sa discographie. Pourtant, si le combo se nourrit essentiellement d’électricité malsaine, filandreuse et bruitiste, elle n’hésite pas à y incorporer des cuivres, même s’ils ont le plus souvent noyés dans la masse tumultueuse. Un peu comme les vocaux, d’ailleurs. Dommage, car sous un aspect purement expérimental, cet elpee est absolument remarquable et a dû, plus que probablement, lorsque la mélodie devient enfin palpable, influencer un groupe comme The Warlocks, par exemple…
Réédité, « Taste » est enrichi de trois bonus tracks.