Le virage électronique amorcé par l'album "Musique", sorti il y a un peu plus d'un an, n'était pas une folie passagère. Sur "Assembly", Theatre of Tragedy fait table rase sur son passé doom et dark metal. Définitivement selon les propres paroles de certains membres du groupe. "Automatic lover", qui fera sensation sur les dance floors, ouvre "Assembly" assez joliment. Pourtant, c'est la déception qui attend l'auditeur au fil de l'écoute de cette plaque. En fait, la formation tente d'ouvrir les portes d'un univers musical au sein duquel indus, goth, électro, métal et même trip-hop vivraient dans une harmonie parfaite. Mais la manœuvre n'est pas toujours très adroite. Le band de la blonde Liv Kristine Espenaes nous avait habitués, lors de ses précédents opus, à ne jamais faiblir de la plage d'ouverture au dernier morceau. Et en particulier tout au long du grandiose "Aegis". Moins de précipitation, une utilisation plus subtile des machines, et surtout une attention plus pointue apportée aux compositions auraient sans doute rendu "Assembly" plus méritoire. Pour peu, on croirait que les Norvégiens sont tombés à court d'inspiration ou encore qu'ils recherchent quelque part un succès davantage commercial qu'artistique. Quatre titres seulement, excellents par ailleurs, se démarquent de l'ensemble. Insuffisant, nettement insuffisant pour un groupe d'une telle valeur !