Johnny Thunders est une légende du rock : guitariste des New York Dolls puis des Heartbreakers, ses riffs enflammés ont influencé toute une génération de musiciens, à commencer par les punks, Sex Pistols en tête. Pas étonnant dès lors qu'on retrouve Paul Cook et Steve Jones aux commandes de " Leave Me Alone (Chatterbox) ", le morceau qui ouvre cette compilation incendiaire. Accompagnés par Chrissie Hynde et Patti Palladin, une amie du défunt rockeur-noceur (il est mort en 91 d'une overdose de méthadone), les deux Sex Pistols s'en donnent à cœur joie pour rallumer la flamme du punk et rendre hommage à ce père tutélaire qu'était Thunders. S'ensuit une belle brochette d'invités tout aussi prestigieux : d'abord Wayne Kramer (MC5), puis le trio New York Dolls David Johansen-Arthur Kane-Sylvain Sylvain, qui se fendent chacun d'une chanson, nous rappelant ce temps béni où le rock n'était pas encore une affaire de marketing… " Personality Crisis " n'est d'ailleurs pas loin, avec cette fois les Sigue Sigue Sputnik à la barre, juste avant un " Can't Kick " featuring Steve Dior, l'ami de Thunders qui co-écrivit ce tube en 1978 (NDR : 25 ans plus tard, il n'a toujours pas pris une ride). Avec Glen Matlock, ex-Sex Pistols (très tôt remplacé par Sid Vicious), c'est reparti pour un tour, d'autant plus qu'à sa suite, les Ramones - pas moins - s'entichent d'un " I Love You " crétin mais pas vilain. Walter Lure (ex-Heartbreakers) s'en prend lui à " Let Go ", tandis que Michael Monroe (ex-Hanoi Rocks) se déchaîne sur " Disappointed In You ". Restent alors aux Los Lobos, à Willy DeVille et aux Die Totenhosen (qui réenregistrèrent le classique " Born To Lose " avec Thunders 36 heures avant sa mort) de clore les (d)ébats de mains de maîtres, jurant fidélité, jusqu'à la mort, à cet homme qui vécut sa musique à l'extrême. A l'instar de Kurt Cobain, Jim Morrison et Ian Curtis, Johnny Thunders est une véritable légende, encore bien vivante, du rock'n'roll. Une claque que cet compile, qui impose forcément le respect.