Aujourd'hui réduit à un trio, Cairo persévère dans sa quête du rock progressif axé sur les claviers. Ces nouveaux ambassadeurs perpétuent ainsi la tradition d'une musique symphonique façon Emerson Lake and Palmer. On comprend mieux aussi pourquoi ce nouvel opus a été signé sur l'écurie Magna Carta, spécialisée dans le prog d'outre-Atlantique. Une seule écoute ne suffit pas pour cerner le potentiel de ce " Time of Legends ". Plusieurs tentatives sont même nécessaires, voire indispensables. En huit morceaux épiques, dont " The Prophecy " qui excède les dix minutes, Cairo nous livre une plaque où les guitares se font lancinantes et où les harmonies vocales donnent le frisson. Tout un contexte propice aux mélodies dramatiques qui soutiennent les claviers puissants et omniprésents de Mark Robertson. Epoustouflant de technique et de beauté, l'ensemble reste néanmoins assez métal. Mais ce sont les passages typiques de rock prog, dans son acceptation la plus classique du terme, qui dominent les compositions à tiroirs d'une musique qualifiée par certains de pompeuse, tandis que d'autres préféreront utiliser le qualificatif grandiose.