Constamment la tête dans les étoiles, les doux-dingues d’of Montreal sont de retour sur terre, deux ans après les divagations irrésistiblement pop-funk et R’n’B d’un « False Priest » trusté de tubes. Jamais à court d’idées, la joyeuse bande menée par Kevin Barnes a, cette fois, décidé de lorgner vers un univers résolument psyché et progressif. Un nouveau changement de cap ! Et ce n’est pas une réelle surprise, car depuis 1996, le groupe d’Athens (Géorgie) n’en a jamais fait qu’à sa tête…
« Paralytic Stalk » est peut-être leur album le plus ‘ambitieux’ à ce jour et rejoint en ce sens la démesure d’« Hissing Fauna… are You the Destroyer ? », mais sans sa salvatrice instantanéité pop toutefois. Les morceaux sont denses et riches ; et le groupe continue à puiser son sens mélodique au cœur des 80’s sans pour autant négliger les influences ‘space-pop’ chères à un David Bowie sous acide. Un constat flagrant tout au long de l’épopée « Gelid Ascent ». D’ailleurs le début de l’opus a de quoi enthousiasmer : entre le single « Dour Percentage », caractérisé par ses interventions de saxos et de flûte, « Wintered Debts », chanson d’amour contrariée et presque douce, qui démarre dans le style d’Elliott Smith pour s’achever dans celui de Steve Reich, et « Ye, Renew the Plaintiff », atteint d’une folie à tiroirs de. of Montreal démontre ici que son degré d’inspiration et d’originalité flotte bien au-dessus de la moyenne. Malheureusement, le climat se gâte, en fin de parcours, lorsque la formation décide de s’aventurer dans la pop expérimentale. Celle au sein de laquelle excelle Sufjan Stevens. Or les compos de Barnes n’ont pas son évidence mélodique. Les deux derniers titres comptabilisent 20 minutes d’exploration bruitiste et avant-gardiste. Pas vraiment utile et finalement lassant, même si la démarche peut s’avérer audacieuse. Dommage ! Car limité aux 7 premiers titres, ce disque aurait révéler un Ep de toute beauté.
Impressionnant lors de ses concerts, l’ensemble aussi fantasque que flamboyant américain se produira ce 21 avril, à l’Orangerie du Botanique.