A l’instar des Red Hot, et surtout de Primus, Jane’s Addiction a conféré, au cours des nineties, ses lettres de noblesse à un style musical à part entière : le funk metal !
Le groupe réunissait déjà, tout au long de cette fructueuse période, de fortes personnalités ; et en particulier le chanteur Perry Farrel, le guitariste Dave Navarro et le batteur Steven Perkins. Pour célébrer ce retour en force, le trio de base s’est adjoint les services d’une autre star du metal, en la personne de Duff McKagan, ex-Guns n’Roses.
Il a participé au travail de composition, mais c’est au final David Sitek, une bête de studio (NDLR : et le leader de TV On the Radio) qui s’est chargé des parties de basse sur « The Great Escape Artist ».
Le combo qui est aussi à l’origine du festival alternatif ‘Lollapalooza’, n’avait néanmoins jusqu’à présent que trois albums à son palmarès dont le fameux « Ritual De Lo Habitual », véritable pièce d’anthologie du funk metal, teinté largement de psychédélisme.
Cette quatrième livraison, qui débarque en même temps que le nouveau Primus, ne connaîtra pas l’impact considérable de « Ritual ». Les temps ont changé. Pourtant, cette nouvelle collection de titres démontre que le groupe n’a rien perdu de sa cohésion ni de son imagination. En outre, il est bien décidé à en découdre. Le choix de la production n’est pas étranger au formidable son de la plaque. Rich Costey, connu notamment pour son travail chez Muse, est venu ajouter du synthé. Un élément neuf qui risque de déconcerter les puristes.
Dès le morceau d’ouverture, « Underground » la voix de Perry se pose sur des claviers avant que n’éclate un riff dévastateur signé Navarro. On est rassuré, les boys tiennent la toute grande forme. La suite confirme cette première sensation. Les sons électros ne dénaturent pas l’esprit du groupe qui développe toujours des mélodies aussi torturées. Sur « I ‘Hill You Back » le refrain est tellement entêtant qu’on en vient à regretter le bon vieux format single.
L'opus baigne parfois dans l’orientalisme sur « Ultimate Reason », et même dans le glam rock tout au long de l’efficace « Words Right Out Of My Mouth » qui boucle cet elpee sans faille de manière pour le moins inattendue. On connaît le succès remporté par le dernier Primus. Gageons que cette plaque en fusion suivra le même chemin.