Pour concocter ce quatrième album, Hefner a troqué les guitares contre de vieux synthés analogiques et des claviers Bontempi. Et le résultat laissera les fans de la première heure sans doute un peu déboussolés. Les riffs abrasifs chers à Darren Hayman ont donc (presque) disparu, laissant la place à des beats très eighties, entre Prince et Human League. Sans doute que le chanteur de ce groupe, pourtant abonné aux refrains rock de la pire espèce, a voulu lui aussi prouver son attirance pour Kraftwerk (une référence incontournable à mentionner pour forcer le respect, mais qui devient, à la longue, un pis-aller en matière d'influence pseudo-revendiquée). C'est sûr qu'en se prosternant devant le génie des alchimistes de Düsseldorf, on s'attire les faveurs d'un nouveau public, davantage acquis à la cause de Timbaland que de Mick Ronson… Mais à trop vouloir jouer avec les boutons d'une boîte à rythme, Hefner s'est embourbé dans une formule qui n'a jamais été la sienne. Résultat : les chansons de ce " Dead Media " sont bancales, comme si Hayman s'était senti piégé entre l'envie de se défaire de l'image rock qui colle à la peau de son groupe et l'amateurisme de celui qui découvre les gadgets d'un moog acheté à la brocante. Certains titres sont quand même à sauver du naufrage, tel ce " Alan Bean " au refrain tenace ou cette chanson néo-country (" Home ") aux relents byrdsiens forts sympathiques. Mais pour les amateurs de musique passerelle, entre électro et pop-rock, autant aller voir du côté de chez Beck ou de Primal Scream.