Tony Iommi n'est pas né de la dernière pluie ! Pour enregistrer son premier album solo, l'âme noire de Black Sabbath s'est entourée de dix chanteurs, dont la plupart sont affiliés à la nouvelle garde du métal américain. De quoi convaincre les jeunes fans de Korn et de Soulfly pour qui " Masters of Reality " ne constitue pas l'album de référence en matière de rock qui tache. Intelligent et rusé comme le renard, Iommi reste néanmoins maître à bord tout en s'adaptant avec une grande souplesse aux styles de ses invités. Phil Anselmo (Pantera), Dave Grohl (Foo Fighters), Billy Corgan (Smashing Pumpkins), Peter Steele (Type O Negative), Billy Idol et autre Skin (Skunk Anansie) n'ont ici qu'un rôle de second plan et se chargent, souvent brillamment, de dresser un pont entre l'arrière garde et la nouvelle génération. Mais c'est néanmoins avec son vieux comparse Ozzy Osbourne que Tony Iommi demeure le plus convaincant. D'une classe déconcertante, " Who's foolin who " nous transporte à la glorieuse époque du " Sabbath bloody sabbath ". Cohérence, modernité et nostalgie n'ont jamais aussi bien cohabité.