Ray Norcia est un chanteur harmoniciste qui force le respect. Il avait formé les Bluetones en 1979. A Boston. En compagnie du guitariste Ronnie Earl. Cet ensemble est responsable de deux albums pour Rounder, "Knock out" et "Don't stand in my way". Il a également participé au live de Big Walter Horton, "Little Boy Blue", paru sur J.S.P. En 1991, Sugar Ray est devenu le chanteur du big band, Roomful of Blues, en compagnie duquel il a commis 4 albums. Il a également enregistré aussi pour Michelle Wilson et Otis Grand. Au cours des dernières années, il a également collaboré à la confection de la collection "Superharps", pour le label Telarc. Enfin, ces derniers mois, il a réuni du beau monde pour remonter les Bluetones: Mudcat Ward à la basse, Neil Gouvin à la batterie et Kid Bangham à la guitare.
Le Kid a fait partie en son temps des Fabulous Thunderbirds. Et, croyez-moi, cet album nous ramène à la grande époque de T-Birds. Même la voix de Ray emprunte les intonations de Kim Wilson. Et en particulier lorsqu'il attaque "Rockin' sugar daddy". Les doigts de pied s'emballent, et notre esprit opère immédiatement un rajeunissement d'une bonne vingtaine d'années. Il poursuit sur sa lancée en alignant le prototype des meilleures chansons reprises par les harp bands, dont "I got love if you want it" de Slim Harpo. Emaillé de petits shuffles brûlants, "Call me lonesome", "The picture" et "Low down lady" sont de véritables délices à écouter. Mais aussi "Room 531". Un blues lent à l'intensité dramatique, composé par Bangham. Soulignons aussi la présence de "Lonesome cabin" et de "It's my life, baby", imprimé sur un tempo à peine plus rapide. A l'instar de tant d'autres harmonicistes, Sugar Ray est largement inspiré par Little Walter. Il reprend ici l'instrumental "Off the wall". "You can't be the one for me" se traîne paresseusement dans les swamps de la Lousiane. Un bon album des Bluetones !