Depuis le départ de Hugh Cornwell, les Stranglers ont entamé une longue descente aux enfers. Pas que Paul Roberts soit un mauvais chanteur, mais il ne possède pas le baryton profond, menaçant, de Cornwell. N'empêche, sur les 25 titres de ce double CD, on se rend compte que cette formation est demeurée une formidable machine de scène. La célèbre section rythmique Jean-Jacques Burnell (basse)/Jet Black (drums) est toujours aussi viscérale, pulsante, efficace, le groove irrésistible, et les claviers fluides, doorsiens de Greenfield continuent de filtrer les mélodies. Surtout sur les classiques tels que " Nice and sleazy ", " 96 tears ", " All day and all the night ", " Hanging around " ou " No more heroes ". Et si les chansons les plus accessibles, telles que "Golden Brown" ou "Always the sun", ne possèdent plus cette précision auriculaire, elles n'ont rien perdu de leur pouvoir contagieux. Je ne vous apprendrai rien en vous annonçant que les fragments issus des quatre derniers opus sont les moins intéressants. Mais paradoxalement, joués en public, ils tiennent mieux la route. Et si vous n'êtes toujours pas convaincus par les Stranglers new look, il ne vous reste plus qu'à remettre sur votre vielle platine, vos vieux vinyles de " No more heroes ", " Rattus Norvegicus ", " The raven " et consorts. Et ce n'est pas de la provocation !