‘The anarchist shot the president, the tweaker shot the speed, Titanic ate the iceberg and the hippies smoked all the weed’. C'est sur ces belles phrases que commence le nouvel album de ce groupe basé à Santa Rosa, en Californie. En activité depuis 1984, Victims Family nous distille plus ou moins tous les deux ans un nouvel album, avec à chaque fois les mêmes ingrédients : une bonne dose d'humour, une pointe d'anarchisme, et surtout, une envie d'abolir les frontières entre genres musicaux, comme chez Mike Patton (Fantomas, Tomahawk). Du jazz au punk en passant par le rock le plus rentre-dedans, cette famille-là n'est pas pour les chapelles. De la première à le dernière note, c'est le gros bordel des influences, l'embouteillage au rayon des étiquettes : jazz-core, pub-rock progressif, punk'n'roll ? Peu importe pourvu qu'on ait l'ivresse ! Et on l'a… Mais malheureusement, il s'agit plus de gueule de bois que d'extase à 50°. Quand on boit, il paraît qu'il vaut mieux éviter les mélanges : on pourrait dire la même chose de la musique de Victims Family. Victimes de leur soif goulue de toutes les tendances, le trio californien a du mal à faire avaler la pilule, et laisse l'auditeur écœuré, l'estomac barbouillé par tant de gloubi-boulga sonore. ‘I am the rotten piece of meat (…) in attempts to stomach love’ s'époumone le chanteur sur Fridge. On est désolé pour lui, mais le repas se fera sans nous. Burp !