La Vallée de la Mort est cet endroit cauchemardesque sis au fond du désert américain, coincé entre les Rocheuses, Las Vegas et Hollywood, où il ne fait pas bon se promener sous peine de mourir piqué par un scorpion ou bouffé par les vautours. Ecouter Death Valley du groupe Zeke procure la même sensation : en 28 minutes de riffs acérés, de grosse batterie et de chant névrosé, l'envie vous prend de tout péter dans les alentours, manche de balai en main (pour le côté rock'n'roll) et rictus de dément sur la figure. D'ailleurs, les 4 rednecks de ce groupe originaire de Seattle joignent le geste à leurs paroles (assez débiles d'ailleurs) au dos du livret, exhibant fièrement haches et tronçonneuses au cas où l'auditeur énervé par le rythme trop soutenu des morceaux aurait envie de… euh, ben oui, tout péter. Et puis le chanteur, Mark of the Beast (sic), nous le martèle assez dans les chansons : pas question ici de se la jouer à la Mercury Rev, trip écolo et angélisme de bon teint, c'est du rock'n'roll pur jus, 100 % gras et lourd, dédié à la baise et à Satan (Evil Dead, Eyes of Satan), bref à notre bon vieux côté bestial (Animal). En d'autres termes, Death Valley est un album qui vous saute à la gueule comme un pit-bull en manque de chair fraîche. A réserver en particulier aux fans de Motörhead, Judas Priest et Nashville Pussy.