R.Wan serait-elle la nouvelle orthographe d’Erwan ? Pas vraiment, plutôt une version upgradée…
A vrai dire, nous sommes tout simplement témoins d’un changement dans la continuité. Avant de l’écrire phonétiquement, c’était le prénom qui précédait Séguillon, prénom et nom du chanteur de
Java, groupe français qui depuis 1998 milite dans un registre rap-musette de la meilleure veine. Ce mélange des genres a donné naissance à une musique originale sur lesquelles viennent se greffer des textes riches en jeux de mots et en double sens.
Depuis 2006 et la mise entre parenthèses des activités du band, sa principale source d’inspiration il la puise en sillonnant seul les chemins tortueux de la chanson franchouillarde.
Et quoi de neuf (docteur) ?
Pas de gros, gros changements à l’horizon. R.Wan en est déjà à sa troisième parution depuis la semi-retraite de Java. Après « Radio Cortex » 1 et 2, ce sont 10 nouvelles plages qui garnissent son dernier disque, une excellente surprise de ce début d’année.
Suivant sa très bonne habitude, le Parigot explore différents styles musicaux. De la ballade romantique (« La marge ») au rock (« Américaine ») en passant par le rap (« Mélodie en sous-sol ») et le pop/rock/ (le superbe « Peau rouge »), R.Wan ose tout et tout lui réussit remarquablement!
« Le papier d’Arménie » remarquable texte rédigé en forme d’hommage à toute une génération perdue lors du génocide arménien est magistralement mis en musique dans un style qui lui est propre. Qui plus est, ce titre bénéficie d’une orchestration impeccable.
L’humour est omniprésent sur cet elpee, quelques titres font sourire et d’autres vraiment rire, et des artistes disparus (ou presque) comme Renaud ou Bobby Lapointe auraient très bien pu interpréter les « CRS mélomane », « Maffia » ou encore « Julie ».
Une bien belle réussite pour ce trentenaire à la plume acerbe trempée dans la bonne humeur ! Attention, c’est contagieux.
Un petit regret, 10 chansons et 35 minutes seulement…